Dans la dernière série composée de deux articles « Comment fonctionne la récupération de données » et « Comment fonctionne le carving », nous avons examiné comment Windows supprime les fichiers et comment les informations restent sur le disque dur sans être automatiquement effacées ou écrasées. Eh bien, ce n’est pas toujours le cas avec les disques SSD. Dans cet article, nous allons voir pourquoi.
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Principes du stockage à semi-conducteurs
Le stockage à semi-conducteurs fonctionne de manière très différente par rapport aux disques durs HDD. Les informations sont stockées dans des cellules flash NAND. Sans entrer dans trop de détails techniques, il est important de connaître deux choses. Premièrement, on ne peut écrire que dans une cellule flash vide. Si une cellule flash contient des données non nulles, elle doit d’abord être effacée avant que d’autres données puissent y être stockées. Deuxièmement, le stockage à semi-conducteurs est beaucoup plus rapide pour écrire des informations dans des cellules flash vides que pour effacer (initialiser, remplir de zéros) ces cellules.
Ces deux points signifient que remplir votre nouveau disque SSD avec des données pour la toute première fois est extrêmement rapide. Cependant, si vous supprimez certains fichiers et commencez à écrire à nouveau, la vitesse chutera de 3 à 10 fois par rapport à un SSD neuf. Apparemment, les utilisateurs ne seraient pas très contents de cette baisse de performance, et donc les fabricants de SSD ont inventé une astuce intelligente : ils réinitialisent (effacent) les cellules « sales » (unités flash contenant des données qui n’appartiennent plus à aucun fichier) en arrière-plan, avant que de nouvelles données ne soient écrites sur le disque. Cela permet de retrouver les performances d’un SSD neuf peu de temps après la suppression d’un fichier.
Comment le disque SSD sait-il qu’une certaine cellule flash contient maintenant des informations qui n’appartiennent plus à un fichier ? Pour cela, les développeurs ont mis en œuvre une commande désormais standard appelée TRIM. La commande TRIM est émise par le système d’exploitation au moment où un fichier est supprimé, ou si l’utilisateur formate le disque, ou si l’utilisateur supprime une partition de disque, ou si l’espace disque est libéré d’une autre manière. Il est important de savoir que TRIM en soi n’efface aucune donnée ; cette commande est simplement une mesure de conseil indiquant au contrôleur SSD que telles et telles cellules flash ne sont plus utilisées et peuvent être effacées.
Que se passe-t-il ensuite ? Le contrôleur SSD prend ces cellules flash et efface leur contenu, les réinitialisant pour préparer de nouvelles opérations d’écriture. Le disque SSD est prêt à accepter de nouvelles données, les vitesses d’écriture sont à leur maximum. Vos données sont parties.
Est-ce la fin ? Pas vraiment. Lisez notre autre article sur quand et comment vos données peuvent être récupérées à partir de disques SSD !